
ITW SHAKA - UN LOOK . UNE EXPO










4 questions posées à l'artiste Shaka
Galerie Lazarew, le 9 octobre 2014
Juliette : Est-ce que vous pourriez vous présenter en quelques mots ?
Shaka : Shaka, Marchal Mithouard. Mon nom d’emprunt je l’ai depuis que j’ai 18 ans. Ici, c’est ma seconde exposition personnelle. Et si je peux me définir en deux mots, on va dire : une dualité entre sculpture et peinture.
Juliette : Est-ce que vous pouvez nous parler aussi du thème de votre exposition ?
Vous l’avez intitulée « Onde de choc », pourquoi ?
Shaka : Mon travail de fond c’est sur la forme qui déstructure le visage et le corps au fur et à mesure. L’onde de choc, c’est le prétexte en fait à aller vers une abstraction latente des corps. Ça reste un propos mais ce n’est plus le sujet principal. Le sujet principal, c’est la forme, c’est la dynamique, c’est le mouvement. Et donc à travers ces corps qui sont toujours plus ou moins en déséquilibres… à la base c’étaient des décharnés, et au fur et à mesure que j’avance dans le travail, ces décharnés se sont géométrisés. La géométrie qui guide mon travail en 3 dimensions comme en 2D a fait qu’il y a du répondant entre les deux, ça a fait évoluer mon travail énormément. Au fur et à mesure que le travail avance, j’épure et j’élimine on va dire peut-être le superflu. En tout cas, ce que je trouvais avant nécessaire et que je trouve de moins en moins nécessaire.
Il y a toujours un rapport avec les relations humaines, avec la société dans laquelle on évolue, de façon très métaphorique mais il y a toujours cette dualité de forces entre les gens, entre les faibles et les forts, entre l’équilibre et le déséquilibre.
C’est aussi le symbole de mes personnages, qui sont une accumulation de multitude de formes géométriques, qui ont l’air d’être des super-héros comme ça mais qui pourraient être aussi faibles à partir du moment où peut-être si l’on enlève une forme, on la dégage et tout s’écroule comme un château de cartes.
Ça me plait bien, ça peut être l’image d’une société, l’image d’une démocratie… On peut y voir pleins de choses, ça me plaît !
Camilla : Une question un peu particulière, vous avez fait très peu d’expositions, est-ce que c’est fait exprès ou c’est juste par hasard ?
Shaka : C’est fait exprès pour créer la rareté ! (rires) En fait, une œuvre je ne l’a fait pas effectivement en deux ou trois jours. Je ne veux pas galvauder sous prétexte qu’il y a de la demande et en faire plus et vouloir en faire plus. Je continue à faire à mon rythme.
Et surtout à être satisfait de ce que je rends au final. Donc si il y a peu d’exposition, c’est parce que dans une année, je vais faire une vingtaine d’œuvres, et pas plus, donc forcément, ça se décline en deux expositions maximum par an. Une à l’étranger, une en France. Puis à côté, j’ai quelques petites choses à faire sur mur, donc ça prend du temps. Et puis après il y a la famille, il y a pleins de choses à côté ! Mais c’est quand même un travail qui prend énormément de temps, où je passe pas mal de temps dessus donc voilà c’est juste pour ça, ce n’est pas pour créer la rareté ! (sourire)
Camilla : On fait un site qui relie la mode et l’art. Selon vous, l’art influence la mode et vice versa ?
Shaka : L’art influence la mode, en tout cas la façon dont je l’ai toujours vu, par ses couleurs, ses motifs, les tendances qu’elle peut développer au cours des décennies. On va dire que la relation de la mode à l’art, c’est plus on s’inspire du graphisme, de la technique, de la couleur. Et inversement, l’art vient en témoignage de ces tendances, après je ne suis pas un spécialiste de la mode mais c’est comme ça que je le vois en tout cas.
Camilla : Merci beaucoup et je vous félicite
Shaka : Merci à vous. Et bonne continuation !
Juliette et Camilla : Merci
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